J’ai envie d’ouvrir aujourd’hui une réflexion sur un sujet délicat, mais que beaucoup d’entre nous partagent en silence : le doute de sa légitimité. Face aux formations accélérées et à la multiplication de nouveaux enseignants, il est normal que des questions surgissent. Parlons-en ensemble, avec bienveillance.
Quand la légitimité vacille

Ces dernières années, on a vu se multiplier les formations accélérées qui délivrent en quelques semaines une certification de professeur de yoga. Et parfois, il suffit de défiler sur Instagram pour voir apparaître une multitude de nouveaux enseignants, tout juste certifiés, déjà très présents et actifs.
Face à cela, il est normal de ressentir un doute. « Suis-je vraiment légitime ? » Cette petite voix intérieure vient parfois ébranler notre confiance, surtout quand on se compare aux autres.
Comprendre la source du doute

Ce sentiment vient souvent de la comparaison. Les réseaux sociaux mettent en avant des enseignants fraîchement formés qui semblent déjà réussir, remplir leurs cours et partager une image idéale. On peut alors avoir l’impression que le marché est saturé, qu’il n’y a plus de place pour soi.
À cela s’ajoute la pression de devoir se démarquer, se « vendre », attirer sans cesse plus d’élèves. Le yoga devient parfois un terrain de performance, alors qu’il devrait avant tout être un espace d’authenticité.
La différence entre certification et expérience
Une certification de 200 heures est une porte d’entrée, mais elle ne fait pas d’un enseignant un guide accompli. Ce qui compte, c’est ce qui vient après : les années de pratique personnelle, la pédagogie qui s’affine, la capacité à accompagner différents élèves dans leurs réalités.
J’ai moi-même ressenti ce vertige en voyant des enseignants très actifs en ligne alors que je doutais encore de ma place. Mais avec le temps, j’ai compris que la profondeur ne se mesure pas en heures de formation, mais en vécu.
Ce que recherchent vraiment les élèves
Les élèves ne viennent pas pour un certificat accroché au mur. Ils viennent chercher une personne, une énergie, une relation de confiance.
Beaucoup m’ont dit après un cours : « Ce que j’apprécie chez toi, ce n’est pas seulement ta connaissance, mais la manière dont tu rends la pratique accessible, la douceur de ton approche. »
Finalement, ce qui fidélise, ce n’est pas une reconnaissance officielle, mais l’authenticité et la présence que l’on offre.
Reprendre confiance en sa légitimité

La première étape est de s’ancrer dans son parcours unique. Chacun a une histoire, une pratique, une couleur d’enseignement différente. C’est une richesse, pas une faiblesse.
Mettre en avant son vécu, sa pratique personnelle et ce qui fait vibrer son enseignement est essentiel. Il n’existe pas une seule « bonne » manière d’enseigner. Le yoga n’est pas une compétition.
Transformer le doute en force
Le doute, au lieu de nous affaiblir, peut devenir un allié. Il nous garde humbles, à l’écoute, en recherche. Il nous pousse à continuer d’apprendre, à affiner notre pédagogie, à rester ouverts.
Plutôt que de se comparer, il est plus nourrissant de s’inspirer des autres et de créer du lien avec la communauté des enseignants. Le partage et l’échange sont des antidotes puissants contre le sentiment d’illégitimité.
La vraie légitimité
Elle ne vient pas d’un papier ni du nombre d’élèves inscrits. Elle se construit au fil du temps, dans la relation humaine, dans l’alignement entre ce que l’on vit et ce que l’on transmet.
Chacun a sa place. Et c’est justement cette diversité d’approches, d’expériences et de sensibilités qui rend la communauté du yoga si précieuse.
Et vous, avez-vous déjà ressenti ce doute face à la multiplication des nouvelles certifications ? N’hésitez pas à partager votre expérience ou vos réflexions en commentaire — elles peuvent inspirer et rassurer d’autres profs.


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